Jean
Raspail
l
a s e n t i n e l l e
Fasciné
par le déclin des sociétés,
il est
l'invité de Poivre d'Arvor.
Un
rendez-vous à ne pas manquer
PPDA reçoit, ce soir, un romancier discret qui se
tient, amusé, à la lisière d'un monde littéraire qui confond
trop souvent carrières et talents. Jean Raspail vient de publier Pêcheurs
de lunes (Robert Laffont), « Une sorte de répertoire des
thèmes et des images (souvent à demi effacées ou
à demi rêvées...) dans lequel puisa l'écrivain pour composer ses
romans », comme l'a écrit François Nourissier dans Le Figaro
Magazine. Voici donc l'occasion de parler, une fois encore, de cet homme
trop souvent épinglé par une critique, que frileuse et butée, qui reconnaît
son talent d'écrivain, mais qui frémit, à tort, devant certaines de
ses idées. Jean Raspail a toujours été fasciné par le sort des minorités
moribondes, qu'elles se nichent, comme les Alakalufs, pour rendre leurs
derniers souffles, dans le dédale des canaux de la Patagonie chilienne (dont
il s'est inspiré pour écrire, il y a quatre ans, le superbe Qui se souvient
des hommes), qu'elles se cachent sous la forme d'Indiens silencieux, au
cœur de Manhattan, ou tout simplement qu'elles ressemblent à la
France humiliée et en déroute de 1940. |
Idéaux
respectables
Raspail ethnologue ? Certainement. Mais s'il puise dans l'histoire ancienne, ou récente, c'est pour mieux alimenter un merveilleux qui se nourrit de destins peu communs, de paysages lointains et d'idéaux tout à fait respectables. Avec ce diable d'écrivain, on ne sait jamais précisément où se situe l'exacte frontière entre l'imaginaire et la réalité. Peu importe. La littérature exige aussi que l'on vive ses rêves. Dans son premier roman, Le Camp des saints, il prophétisait la chute de l'Occident, envahi par des hordes venues du tiers
monde. L'actualité récente et son cortège de débats nationaux
semblent avoir offert à ses prédictions une certaine légitimité. [...] |
Benoît CHARPENTIER
dans un article annonçant « Ex-Libris » sur TF1